Famille Joubert (deuxième partie) La branche « entrepreneur » avec André, puis Guy Joubert
Dans la famille Joubert, il y a la lignée des « mécaniciens » (Ernest, puis Jean), mais aussi la descendance des « entrepreneurs », avec André, puis Guy. Ayant fait une carrière dans le bois, Guy s’est lancé, une fois en retraite, dans la remise en état et la collection de tracteurs. Visite du musée où dorment de belles pièces bien rénovées. Texte et photos : Claude Brard
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Le père de Guy Joubert, André (le frère d’Ernest), s’était lancé dans l’entreprise de travaux agricoles. En 1930, il résidait dans une petite commune du nord de la Charente, à Auge au lieu-dit Les Eliots. Agriculteur et entrepreneur, il avait installé une petite scierie pour réparer lui-même ses bâtiments. Rapidement, cette activité a trouvé une clientèle auprès de ses voisins agriculteurs, mais aussi des villageois. L’entreprise de battage l’occupe au moment des moissons et la scierie lui donne du travail le reste de l’année. Il s’approvisionne naturellement en matériels agricoles chez son frère, Ernest, installé comme mécanicien à quelques kilomètres. Il s’y procure des tracteurs souvent, remotorisés en Vendeuvre, du matériel de battage et des équipements de débardage du bois. Contrairement à Ernest, André n’est pas mobilisé lors du conflit de 39-45. Etant le seul possesseur d’un tracteur sur la commune, il se retrouve réquisitionné pour assurer les travaux lourds dans les fermes qui manquent de bras. Ainsi, il peut effectuer de 14 à 15 heures de labour par jour, et par tous les temps !
Séance de battage avec les deux frères. Ernest est assis et porte un chapeau alors qu’André est debout avec un béret.
Scène de battage. Ensemble appartenant à André.
Photo de groupe. Bien entendu, les batteuses étaient des Vendeuvre, marque dont Ernest était le concessionnaire local.
Sciage et déroulage du peuplier
L’activité forestière prend de l’extension. André décide de construire une véritable entreprise spécialisée dans le sciage et le déroulage du peuplier pour la fabrication de portes isoplanes. Son fils Guy participe aux travaux de l’exploitation. Il apprécie déjà la mécanique et s’extasie devant les tracteurs de l’époque comme ce SVF 402 tournant dans la cour d’une ferme ou encore ce Lanz intervenu en dépannage dans l’entreprise familiale de battage.
A cette époque, Guy ne pensait pas qu’il deviendrait un jour collectionneur. A son retour du service militaire, en 1962, il intègre l’entreprise familiale, dont il prend la direction en 1964. Il se spécialise dans le déroulage du bois et profite de la proximité du port de La Palice, près de La Rochelle, pour alimenter son usine en bois exotique qui est déroulé pour être transformé en contre-plaqué. L’entreprise connait un bel essor et atteint l’effectif de 156 personnes en 1973. Guy n’a pas le temps de penser aux tracteurs ! C’est à l’âge de 68 ans, quand il fait valoir ses droits à la retraite et que ses enfants reprennent l’entreprise, que les boules chaudes reviennent en mémoire. Il acquiert un SFV, puis un deuxième, puis un Lanz… et c’est l’engrenage ! Il les récupère, les rénove avec quelques amis puis il les stocke dans des bâtiments de l’exploitation, qui se sont ainsi remplis au fil des années.
Ce tracteur Champion moteur Diesel Cérès Type K35 revient de loin comme le montre l’image ci-dessous, prise lors de sa récupération.
Centaur Type KV, produit dans les usines de Le Roy Company à Greenwich, dans l’Ohio (USA). Ce tracteur, fabriqué entre 1940 et 1948, était principalement utilisé en viticulture et en arboriculture. Son moteur à quatre cylindres de 27 ch fonctionne à l’essence.
Le même Centaur KV au moment où il a été récupéré par Guy Joubert.
Le Deutz F2M 417/49 développe 35 ch. Son moteur à deux cylindres est à refroidissement par eau. Ci-dessous, l'état dans lequel notre collectionneur a retrouvé ce tracteur datant de 1951.
L’Allgaier Type R22 date de 1950. Le cliché ci-dessous le montre avant rénovation.
L’Allgaier-Porsche type AP22 à deux cylindres à refroidissement par air, avant et après rénovation. Les toiles d’araignées ont laissé place à la peinture !
Mogul de 1915, avant et après rénovation. Il développe 16 ch à 400 tr/min grâce à son monocylindre de 9850 cm3. Le Mogul 8-16 a été fabriqué de 1914 à 1917 par International Harvester.
Ce Landini SL est muni d’un moteur de 12 200 cm3 délivrant entre 40 et 48 ch à 650 tr/min. Ce modèle fut fabriqué jusqu’en 1951.
L’équipe de rénovation. En plus de Guy Joubert (à droite avec la chemise à carreaux), ses amis Michel Rivereaud (au centre) et Jacky Naffrichoux lui prêtent main forte. Félicitation à eux pour la qualité du travail réalisé.
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